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Les forces aéronavales interviennent dans des théâtres d’opérations qui connaissent une augmentation constante des trafics maritimes et aériens. Ces espaces sont de plus en plus disputés par des nations souhaitant y exercer leur souveraineté et en restreindre l’accès, éventuellement en vue de les exploiter à titre exclusif.

Dans ce cadre, les forces aéronavales doivent être en mesure, d’une part de maîtriser l’espace aéromaritime afin de garantir notre capacité d’entrée en premier par la mer et d’autre part de défendre, d’affirmer, voire de restaurer notre souveraineté ou défendre la liberté de navigation et les intérêts de la nation lorsqu’ils sont disputés. Dans le combat sur mer et en zone littorale, les forces aéronavales doivent être capables de dominer l’adversaire tant par leur capacité à contraindre la manœuvre adverse dans le temps que par leur puissance de feu.

La supériorité dans le combat aéromaritime s’acquiert par la double capacité à maîtriser les espaces aéromaritimes d’un côté et à dominer l’adversaire dans le combat de l’autre. Elle doit permettre de conserver la liberté d’action nécessaire aux opérations aéromaritimes.

La maîtrise des espaces aéromaritimes nécessite la présence d’un nombre suffisant d’unités, pour appréhender l’environnement, détecter l’adversaire et en maîtriser le comportement (c’est à dire dissuader, ou interdire, toute action nuisible pour  nos actions et nos intérêts).

La domination dans le combat en mer et depuis la mer requiert de son côté des capacités, souvent associées à un avantage technologique, pour identifier l’adversaire avec certitude dans un environnement complexe, pénétrer ses défenses (systèmes de déni d’accès ou de protection) et le neutraliser. La course technologique pour conserver l’avantage entraîne une augmentation des coûts qui se répercute naturellement, par effet d’éviction, sur le nombre d’unité.

Il est donc interessant de rechercher s’il existe un juste équilibre entre l’ascendant par le nombre et l’ascendant par la technologie pour dominer l’adversaire.

Si tel est le cas, comment satisfaire des besoins de maîtrise des espaces aéromaritimes et de domination dans le combat en mer et depuis la mer qui peuvent sembler antinomiques en première approche ?

L’excellence technologique est-elle toujours pertinente en deçà d’une certaine masse critique ?

La résilience des forces navales au combat est-elle suffisante en deçà d’un certain nombre d’unités engagées, même bien défendues et surarmées ?

Enfin existe-t-il des ruptures (technologiques, politiques, géopolitiques,…) à venir à même de modifier cet équilibre ?

 Plusieurs éléments essentiels permettent de comprendre les enjeux d’un tel questionnement

Des éléments liés à l’environnement géostratégique naval :

  • Les missions opérationnelles dans un contexte de crise ouverte sont constantes, voire en augmentation avec trois théâtres permanents (Méditerranée orientale, Océan Indien et Golfe arabo-persique, Golfe de Guinée) et plusieurs théâtres occasionnels (Méditerranée centrale, Océan Pacifique, Mer des Caraïbes…) ;
  • Les confrontations récentes avec des forces russes en Méditerranée orientale illustration de la volonté affichée par Moscou de moderniser ses forces navales et de les redéployer ;
  • Une nette augmentation des capacités opérationnelles des marines chinoise, indienne et japonaise ;
  • Le nombre croissant des marines se dotant de forces sous-marines[1] ;
  • la multiplication et de la prolifération des systèmes d’anti-accès et d’interdiction de zone (Inde, Chine,…) dans les zones de crises[2];
  • la généralisation des missions en soutien d’opérations à terre[3];
  • Un intérêt croissant pour les ressources énergétiques, minérales ou halieutiques « marines», notamment dans les zones de souveraineté françaises, alors même que la France possède un domaine maritime mondial en nette augmentation grâce au programme d’extension raisonnée du plateau continental (Extraplac).

 

Des éléments liés à l’évolution des moyens navals français :

  • La réduction du nombre de frégates de premier rang de la marine nationale de 23 dans les années 1990, à 18 selon le LBDSN (livre blanc sur la défense et la sécurité nationale) de 2008 puis à 15 avec le LBDSN de 2013 ; il en a résulté une réduction du programme FREMM de 17 à 11 frégates ;
  • La loi de programmation militaire (LPM) 2014/2019, actualisée en 2015, a limité le programme FREMM à 8 frégates (dont 2 FREDA), venant s’ajouter au 2 frégates de défense aérienne (FDA) de type Horizon, et prévoit, pour respecter le chiffre de 15 frégates de 1er rang, la commande de 5 frégates de taille intermédiaire (FTI), dont la première est prévue d’être livrée en 2023
  • La définition de ces frégates FTI pose des difficultés car elle conjugue plusieurs objectifs parfois divergents : efficacité dans tous les domaines de lutte, forte intégration pour réduire les effectifs, bas coût d’acquisition, rusticité pour un faible coût d’entretien, sophistication du système de combat pour entretenir la BITD… Elles devront avoir des capacités de lutte anti-sous-marine, avec une taille sensiblement inférieure à celle des FREMM pour être mieux adaptées à la vision qu’ont les industriels de la demande « export ».

 

Le déroulement d’un programme naval met en jeu un dialogue d’excellence entre les futurs utilisateurs et les industriels du domaine qui doit parfois être tempéré quand la course à la performance induit une dérive, parfois mal maîtrisée des financements requis.

Deux exemples récents sont particulièrement éloquents à cet égard. Tout d’abord, celui de la classe de destroyer américain DD 1000 Zumwalt, envisagé initialement comme un navire extrêmement performant dans tous les domaines de lutte avec une recherche d’excellence en matière d’action contre la terre et une cible à 32 exemplaires : compte tenu d’une sous-estimation de l’accès aux technologies nécessaires et de défauts de structuration du programme, le coût global du programme a explosé. En réaction, la cible a été progressivement ramenée à trois bâtiments seulement avec un coût unitaire exorbitant.

Ensuite, comme vient de le montrer le dernier rapport de la cour des comptes américaine (GAO), le programme des  corvettes/frégates  LCS  fait l’objet aujourd’hui d’un doublement du prix unitaire, hors modules de mission… que le GAO est incapable de chiffrer.

Dans ce contexte complexe, il est nécessaire de réaliser une étude comparative de l’évolution des marines les plus significatives tant sur le plan quantitatif (nombre d’unité, tonnages, effectifs) que sur le plan qualitatif (système d’armes, portées,…) en s’efforçant de rapporter ces évolutions aux stratégies maritimes affichées.

L’analyse de ces évolutions  permettra de définir des frégates de premier rang « types » et des flottes « types » dans un contexte défini où nous mettrons en exergue les caractéristiques principales et les critères qui ont permis de faire des choix. Une analyse structurelle permettra de mesurer la pertinence de ces modèles dans différents scénarios.

[1] Comme l’a rappelé récemment l’amiral Rogel lors de son audition en octobre 2015 devant le parlement, « la principale menace est sous-marine aujourd’hui ; plus de 49 nations disposant de sous-marins modernes ».

[2] Dans le vocabulaire de l’US Navy et de l’US Air Force, il s’agit de demeurer capable d’intervenir face à des menaces Anti-Access/Area-Denial (A2AD – Déni d’Accès/Interdiction de Zone). Plus pratiquement, il s’agit de pouvoir opérer ou contrer des menaces sous-marines (mines, « mines intelligentes » (sous-marins de poche et côtier), sous-marins hauturiers), côtières (batteries de missiles anti-navires, technoguérilla navale, embarcations suicides) et aériennes (missiles anti-navires lancés par aéronefs, menaces balistiques, roquettes missilisées, etc)

[3] Pour citer l’amiral Rogel:  » la deuxième caractéristique des opérations navales actuelles, dès lors que l’on s’approche de la terre, (est de s’exposer) notamment à la menace aérienne et aux missiles sol-mer. »

 

[1] Dans le vocabulaire de l’US Navy et de l’US Air Force, il s’agit de demeurer capable d’intervenir face à des menaces Anti-Access/Area-Denial (A2AD – Déni d’Accès/Interdiction de Zone). Plus pratiquement, il s’agit de pouvoir opérer ou contrer des menaces sous-marines (mines, « mines intelligentes » (sous-marins de poche et côtier), sous-marins hauturiers), côtières (batteries de missiles anti-navires, technoguérilla navale, embarcations suicides) et aériennes (missiles anti-navires lancés par aéronefs, menaces balistiques, roquettes missilisées, etc) 

[1] Pour citer l’amiral Rogel:  » la deuxième caractéristique des opérations navales actuelles, dès lors que l’on s’approche de la terre, (est de s’exposer) notamment à la menace aérienne et aux missiles sol-mer. »

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